Empreinte carbone: privilégier le tofu ou le steak?

Protéines animales ou végétales?

Les aliments nous servent de carburant. Si notre auto a besoin d’essence pour avancer, notre corps, lui, a besoin d’énergie. Cette dernière provient de notre assiette, entre autres des protéines contenues dans la viande et le tofu. Pour comparer adéquatement l’empreinte carbone du tofu et celle du steak, il faut donc considérer à la fois le meilleur apport en protéines et la plus faible quantité de GES.

Manger un steak nous fournit peu d’énergie en comparaison avec tout ce qu’aura avalé la vache: plus de 90 % des calories et des protéines consommées par les ruminants se seront volatilisées³ une fois le steak rendu dans notre assiette. Le bœuf produit donc beaucoup plus de GES que le tofu pour la même quantité de protéines.

Le tofu constitue donc un carburant plus efficace puisqu’aucune des protéines issues des fèves de soya n’est perdue dans la croissance de la plante et sa transformation en aliment. En fait, si les Québécois laissaient tomber le bœuf pour des produits végétaux, comme les légumineuses, 9 000 km² de terres cultivées supplémentaires seraient disponibles pour en faire la culture⁴. Ça en fait, des blocs de tofu en plus!

Le tofu, grand champion

Il n’y a pas que le steak qui est mis K.-O. par son adversaire: toutes les viandes ont une empreinte carbone plus élevée que celle du tofu, ce qui fait de ce dernier le champion toutes catégories de la meilleure empreinte carbone!

Comparons la quantité de GES émis (en kg d’équivalent CO₂) pour 1 kg de viande:
Bœuf: 9,5
Porc: 4,0
Volaille: 2,4
Tofu: 0,982

Un tel écart s’explique en partie par les rots des ruminants. En digérant l’herbe et le fourrage, ces derniers produisent du méthane (CH₄), qui est rejeté dans l’atmosphère lorsqu’ils rotent (et non pas lorsqu’ils pètent!⁵). Et ce méthane, avec son pouvoir de réchauffement 25 fois supérieur à celui du CO₂, contribue grandement aux changements climatiques.

En résumé, le tofu a des arguments climatiques irréfutables! Pour vous aider à passer par-dessus l’aspect fade et beige du tofu (on est d’accord: ce n’est pas top comme apparence!), rappelez-vous qu’un steak de moins par semaine revient à épargner à la planète 287 kg d’équivalent CO₂⁶ pendant une année. Ce n’est pas rien!

3 recettes pour découvrir le tofu

• Brochettes de tofu et de légumes aux saveurs asiatiques: parce que la saison du barbecue n’est pas encore terminée!
• Casserole de tofu à la méditerranéenne: un plat parfait pour la saison des récoltes!
• Croquettes végétariennes au tofu et au chou frisé en pita à la grecque: un sandwich qui se glissera à merveille dans la boîte à lunch!

Cet article est adapté d’un texte initialement publié par Unpointcinq.ca, le média de l’action climatique au Québec.

Sources

1. www.researchgate.net/publication/317987931_Greenhouse_Gas_Emissions_Generated_by_Tofu_Production_A_Case_Study

2. www.wamis.org/agm/meetings/teco14/S5-Desjardins.pdf

3. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27387141

4. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27387141

5. unpointcinq.ca/alimentation/pets-de-vache-changements-climatiques

6. boursescolere.com/je-mengage/consommation/remplacer-par-un-substitut-une-portion-de-viande-par-semaine