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Faire des choix, c’est important!

17 mai 2022

Mouvement Santé mentale Québec

Mouvement Santé mentale Québec

Promouvoir. Soutenir. Outiller.

Temps de lecture 4 minutes
Faire des choix, c’est une bonne chose pour notre santé mentale. Parce que pour être bien, on a besoin d’exercer un certain contrôle sur notre vie, de la diriger selon nos critères, nos valeurs et nos besoins.
Q
Que veut-on dire quand on parle de choisir?
R

Choisir, c’est agir en fonction de ce qui a du sens pour nous. C’est être capable d’exprimer nos préférences, nos intérêts, nos goûts selon nos besoins. C’est aussi décider de notre façon de vivre, de penser et d’agir, et d’assumer les conséquences de nos choix. En psychologie, on parle d’«autodétermination».

Cette autodétermination (action de déterminer soi-même ses gestes et ses pensées) est un besoin de base, qui englobe trois besoins psychologiques fondamentaux: le besoin d’autonomie, le besoin de compétences et le besoin d’affiliation (ou d’appartenance). Pensons par exemple à un parent qui souhaite que son enfant ramasse ses jouets, et qui lui offre de le faire avant ou après le souper. L’enfant est guidé dans sa décision par un parent aimant (besoin d’affiliation), mais on lui donne une option (besoin d’autonomie). Il sent qu’on ne décide pas tout à sa place et qu’on lui fait confiance (besoin de compétences).

Q
Que nous apporte cette capacité à faire des choix?
R

Avoir la capacité de faire des choix nous procure un sentiment d’autonomie et de motivation intrinsèque. On fait les choses parce qu’on le veut, pas pour répondre à une demande extérieure. Bien sûr, on est lié à des obligations, on ne peut pas faire tout ce qui nous plaît! Il s’agit souvent de trouver quelle est notre marge de manœuvre et de déterminer les choix qui sont possibles dans notre vie personnelle, notre vie professionnelle ou au sein de la société.

Par exemple, au travail, on a des dossiers à remettre, des échéances à respecter, mais si notre boss nous laisse décider de notre horaire, nous propose d’être en télétravail si c’est ce qui nous convient, on sentira qu’on a une certaine autonomie.

Cette façon de faire peut s’appliquer aux gestionnaires, aux profs, aux parents, aux proches. Les personnes qui ont un sentiment d’autonomie ont tendance à encourager l’autonomie des autres. Il y a un effet contagieux, si on peut dire. Et on développe ainsi notre empathie. Pour soutenir les personnes autour de nous, on doit en effet être capable de comprendre ce qu’elles vivent et les laisser déterminer ce qu’elles jugent bon pour elles.

Q
Pourquoi choisir est-il important pour la santé mentale?
R

Comme on l’a vu, avoir la capacité d’agir volontairement selon nos valeurs et nos besoins, se sentir en contrôle quand on fait des choix, ça nous donne le sentiment d’avoir notre vie en main. Ce sentiment augmente à son tour l’estime et la confiance en soi.

Si on a l’impression qu’on peut faire nos propres choix ou qu’on a une certaine marge de manœuvre, au travail ou en couple, par exemple, ça nous motive, notre vie, notre emploi et notre couple ont plus de sens, nos relations avec les autres sont meilleures. Ce facteur de protection nous aide à faire face aux défis.

Même quand nos choix sont restreints – pensons entre autres à certaines personnes en résidence pour aînés ou en CHSLD –, le fait de pouvoir décider ce qu’on mange, de participer à une activité ou pas, etc., fait une différence.

À l’inverse, quand on a l’impression que d’autres prennent des décisions à notre place, ça a un effet sur notre moral. Par exemple, si notre boss ne nous laisse aucune latitude au travail, notre bien-être sera affecté.

Q
Est-ce qu’on a toujours le choix?
R

On n’a pas toujours tous les choix qu’on veut, mais on peut toujours trouver une certaine marge de manœuvre, aussi petite soit-elle. Il est important de reconnaître que chaque individu vit des contraintes et des expériences uniques qui influencent son niveau d’autonomie. Il peut arriver, par exemple, qu’on fasse des choix qui ne sont pas tout à fait en accord avec nos valeurs ou qu’on doive choisir entre deux options peu intéressantes.

Dans de tels moments, on peut atteindre un certain sentiment de cohérence et d’autonomie si on comprend les raisons qui ont motivé nos choix. Ce n’est peut-être pas notre choix idéal dans la vie, mais ça peut être, pour différentes raisons, le meilleur choix à ce moment précis. Ce pourrait être par exemple un travail qui nous plaît moins, mais qui nous permet de payer nos factures, ou encore les mesures sanitaires à respecter durant la pandémie. Ça ne faisait pas toujours notre affaire, mais on savait pourquoi on le faisait, ça avait un sens.

Il faut aussi se souvenir que les choix peuvent être réévalués selon les événements de notre vie. Nos valeurs peuvent également évoluer au cours de notre vie. Par exemple, se rendre compte que notre partenaire ne nous correspond plus et décider de se séparer, ça peut arriver. Ce n’est pas un échec de faire un autre choix ou de prendre d’autres directions. On apprend toujours quelque chose.

Q
Pourquoi ne passe-t-on pas à l’action certaines fois?
R

Choisir de ne rien faire dans une situation précise peut aussi être un choix. Prendre le temps d’évaluer les options possibles, ça peut être une bonne idée. Parfois, on prend des décisions trop vite et parfois on repousse le moment de décider. Tout dépend de la situation ou de nos limites personnelles. D’autres fois, on ne passe pas à l’action parce qu’on a peur de se tromper. Choisir, c’est ouvrir une porte. C’est aussi se donner le droit à l’erreur et recommencer, comme on le disait précédemment. Chaque porte ouverte nous permet d’avancer, de nous affirmer, de bâtir notre vie.

Q
Auriez-vous quelques conseils pour nous aider à faire des choix plus aisément?
R

On peut commencer par dire non si quelque chose ne nous convient pas. Quand on se sent toujours obligé de dire oui, on n’apprend pas à exercer notre autodétermination et on n’apprend pas à faire les choix qui nous conviennent. On peut aussi s’exercer à faire des petits choix (quoi prendre sur le menu au resto, quelle activité faire le week-end prochain, etc.), ce qui nous aidera à prendre de plus grandes décisions. Il est toujours intéressant, dans les différentes étapes pour faire des choix, de se demander de quoi on a besoin, d’évaluer quelles sont nos options, les pour et les contre, et de s’informer pour bien comprendre toutes les facettes de notre décision.

Merci à Claudine Grisé du Mouvement Santé mentale Québec pour sa collaboration à cet article.

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