L’effet boomerang des bons conseils pour arrêter de fumer
Mon mandat semblait simple: rédiger une série de courriels motivants en collaboration avec l’équipe du Défi J’arrête, j’y gagne. Je devais inspirer les participants et participantes, leur donner des trucs, les encourager dans leur parcours vers une vie sans tabac. «Identifie tes déclencheurs», tapais-je sur mon clavier, tout en sachant pertinemment que les miens étaient mes soirées avec un verre de vin. «Comprends ta relation avec le tabac», poursuivais-je, en me disant que la mienne était… compliquée.
Au début, je me sentais comme ces coachs de vie qui prêchent l’attitude zen tout en klaxonnant dans les embouteillages. Mais au fil des courriels, les mots que je tapais ont commencé à faire leur chemin dans mon esprit. «Le rythme cardiaque et la pression se normalisent dès les premières heures.» «L’estime de soi augmente quand on réussit ce défi.» Et là, je me suis surprise à penser: «Et si je suivais mes propres conseils pour une fois?»
Les montagnes russes des tentatives d’arrêt précédentes
Ce n’était pas ma première tentative, loin de là. J’avais déjà réussi à tenir cinq ans sans fumer. Cinq ans! Un record dont j’étais particulièrement fière. Une autre fois, j’avais tenu un an. Mais j’ai craqué pendant la pandémie. Après sept ans d’arrêt… «Juste une ou deux en soirée», me disais-je, comme si la dépendance consultait sa montre avant de s’installer. Le problème avec ces «juste une ou deux», c’est qu’elles se multiplient plus vite qu’un virus en liberté.
Cette fois-ci, contrairement à mes tentatives précédentes, où j’avais essayé une approche médicale, je n’ai eu besoin que de deux choses: le livre La méthode simple pour en finir avec la cigarette, d’Allen Carr, qui m’avait déjà ouvert les yeux sur ma dépendance, et ces fameux courriels que je rédigeais, qui me donnaient une toute nouvelle perspective.
Les vrais déclencheurs de changement
En écrivant ces courriels sur l’importance d’identifier ses motivations, je ne pouvais plus ignorer les miennes. Ma mère est morte d’un cancer du poumon. Dans ma famille, on a une relation particulière avec cette maladie, disons. Chaque cigarette me renvoyait à cette réalité comme un miroir désagréable.
Et puis il y avait mes chats. Mes pauvres minous qui subissaient la fumée secondaire sans avoir leur mot à dire. Leurs poils qui sentaient le tabac me brisaient le cœur. En plus, je venais de changer les meubles de mon salon et de ma cuisine, jusqu’aux rideaux. L’idée que tout ce bel investissement allait finir par être imprégné de l’odeur de cigarette me désolait.
Les courriels qui ont fait toute la différence
Parmi tous les courriels que je rédigeais, certains m’ont particulièrement touchée. Celui sur la gestion du stress, par exemple. J’écrivais qu’il fallait «prendre du temps pour soi, comme ces pauses qu’on s’accordait pour fumer». Je me suis mise à remplacer mes pauses cigarette par de vraies pauses: cinq minutes de respiration profonde, une courte marche, un moment de calme.
Et puis il y avait ces courriels sur les récompenses et les économies. Non seulement j’ai célébré mon premier mois sans tabac par une magnifique journée spa avec une amie, mais j’ai réalisé que même en ne fumant qu’en soirée, avec les cigarettes et tous les produits pour masquer l’odeur, mon argent partait littéralement en fumée.
Les surprises du sevrage du tabac
L’arrêt s’est étonnamment bien passé. Les envies de fumer étaient là, bien sûr, mais à force d’écrire ces courriels du Défi, je savais qu’elles passeraient. Ma plus grande crainte? Ne plus pouvoir apprécier un verre de vin le soir. Comme si le plaisir de la dégustation était indissociable de la nicotine. Alerte au divulgâcheur: ce n’est pas le cas!
En rédigeant le courriel sur les bienfaits physiques, je listais tous ces changements positifs: meilleure respiration, retour du goût et de l’odorat, amélioration de la circulation sanguine… Je me surprenais à noter ces transformations dans mon propre corps. Mes poumons semblaient me remercier à chaque inspiration plus profonde.
Même les activités physiques devenaient plus faciles. Bon, je ne me suis pas mise au marathon pour autant, mais monter les escaliers sans avoir l’impression d’avoir gravi l’Everest, c’est déjà pas mal!
La récompense ultime d’avoir arrêté de fumer
Six mois plus tard, je peux dire que ça valait le coup. Avec l’argent économisé, je prévois un voyage à Paris avec ma sœur l’automne prochain, où je me vois déjà attablée à une terrasse en sa compagnie. Sans cigarette, bien sûr!
La prochaine fois qu’on me demandera d’écrire des courriels motivants, je pourrai dire que je sais de quoi je parle. En attendant, je respire l’air pur de ma maison qui ne sent plus que l’odeur de mes bougies parfumées (une nouvelle dépendance, peut-être?), mes chats ronronnent dans un environnement sain, et je planifie mon séjour parisien. Comme quoi, parfois, les meilleurs conseils sont ceux qu’on finit par suivre soi-même.
Envie de recevoir ces courriels qui m’ont aidée à arrêter de fumer?
Il suffit de s’inscrire au Défi J’arrête, j’y gagne!
Merci à Chantal Tellier pour la rédaction de cet article.