Je me doutais que les vacances auraient un effet sur elle, mais à ce point-là! Adieu activité physique, alimentation saine, jus verts et sommeil réparateur, bonjour causeuse, loooongues soirées devant la télé, chips et vin en quantité!
Je pensais que ça durerait deux ou trois jours. Je me trompais affreusement. J’ai failli mettre des affiches «Motivation recherchée» sur tous les poteaux de mon quartier, comme j’avais fait quand un de mes chats s’est sauvé. Je me sentais honteuse. Comment avais-je pu la laisser s’enfuir, alors que je n’ai jamais été aussi outillée de ma vie? Je suis accompagnée par une kinésiologue et un psychologue spécialisé en modification des habitudes. Que me fallait-il de plus? Qu’ils viennent faire les exercices à ma place?
À ma décharge, je dois ajouter que j’ai complètement raté mes vacances. Si, si, ça se peut. J’avais «booké» tellement de rendez-vous (vétérinaire, nutritionniste, médecin, ostéopathe, coiffeuse, psychologue, conseillère financière…) que je n’ai pas eu le temps de me déposer ni de me reposer. Difficile de se motiver à bouger quand enfin on peut relaxer!
Où sont les résultats?
Je me suis rendu compte que je m’étais aussi découragée parce que je ne «voyais» pas de résultat. Je savais que ce serait long avant de ressentir de réels effets «quantifiables» (perte de poids, baisse de la fréquence cardiaque au repos, diminution de la douleur…). Mais après quatre mois, j’espérais quand même des résultats plus probants. J’avais oublié que la motivation doit d’abord être intrinsèque. Ça veut dire que si je décide de faire 5 000 pas par jour, c’est parce que j’aime marcher. Que si je décide de faire des étirements, c’est parce que ça me fait du bien. Bien sûr, la motivation extrinsèque est aussi importante. Par exemple, perdre du poids est un de mes objectifs, et j’ai hâte de me sentir à nouveau à l’aise dans mes vêtements prépandémie (et préménopause!), mais si c’est ma seule motivation, je vais me décourager dès que je vais atteindre un plateau. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé.
Le deuil de la perfection
C’est là que Jean-François, le psychologue, m’a parlé de la gestion des émotions. Les émotions sont là pour nous indiquer si nos besoins sont satisfaits ou pas. Cette déprime que je ressentais parce que j’avais laissé tomber mes bonnes habitudes, c’était de la tristesse. Qu’est-ce que cette tristesse exprimait? Quel est le besoin auquel je ne répondais pas? Mon besoin de cohérence envers moi. Je suis consciente de l’importance d’avoir de bonnes habitudes et, pourtant, je ne les maintiens pas toujours… Je devais apprendre à faire le deuil de la perfection. De là ma tristesse. Je pensais que c’était réglé, cette affaire-là. Ça a bien l’air que non. J’y travaille! Heureusement, j’ai pu en parler avec ma bonne amie Julie, qui a entamé un processus de remise en forme en même temps que moi. Et ça a adonné qu’on ressentait toutes les deux la même chose en même temps! Le bien que ça nous a fait de pouvoir discuter ensemble de ce qui nous arrivait!
Motiver sa motivation
J’ai aussi découvert que la motivation, c’était comme l’inspiration. Je peux attendre d’être inspirée avant d’écrire un texte. Mais je peux attendre longtemps… Je peux aussi m’installer à mon clavier et me mettre à écrire. L’inspiration va finir par se pointer le bout du nez. Idem pour la motivation. Je peux attendre de ressentir comme par magie une forte poussée de motivation, mais je risque d’attendre longtemps. Je peux aussi enfiler mes chaussures de marche et sortir, et la motivation va finir par se pointer le bout du nez.
C’est ce que j’ai fait, quelques jours après la fin de mes vacances. La motivation m’attendait au coin de la rue, contente de me revoir. On a fait une belle marche ensemble et on est revenues à la maison. Elle m’accompagne depuis.
Merci à Jean-François Villeneuve, psychologue spécialisé en modification des habitudes de vie, et à Claudia Labrosse, kinésiologue agréée par la Fédération des kinésiologues du Québec, pour leurs précieux conseils.