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Santé mentale: conseils de psy pour se sentir bien

10 décembre 2024

Temps de lecture 4 minutes
femme souriante
Quand on veut prendre soin de notre bien-être, des gestes simples peuvent faire une grande différence. La psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier nous suggère des stratégies accessibles pour cultiver notre équilibre mental au jour le jour.

Quelles sont les bases d’une bonne santé mentale?

Bien dormir

Le sommeil est une pierre angulaire de la santé mentale. Avoir une bonne hygiène de sommeil est fondamental. Ça commence bien avant l’heure du coucher.

On a tout avantage à instaurer une routine apaisante en soirée, éviter les écrans avant de dormir et respecter des horaires réguliers. Si on manque de sommeil, notre humeur en pâtit et il devient plus difficile de réguler nos émotions.

Bien manger et bouger régulièrement

L’alimentation saine et l’exercice sont tout aussi importants. Une alimentation équilibrée fournit à notre cerveau les nutriments nécessaires pour fonctionner de manière optimale. L’exercice régulier, quant à lui, influence la production de certaines hormones dans notre corps, ce qui réduit le stress et améliore le bien-être.

Ces habitudes de vie saines ont un impact direct sur notre bien-être mental. Elles renforcent aussi notre capacité à faire face aux défis quotidiens.

Répondre à nos 3 besoins psychologiques

Au-delà de ces bases, il y a 3 besoins psychologiques fondamentaux à satisfaire. Répondre à ces besoins fait une énorme différence pour notre bien-être psychologique.

  1. Le besoin d’appartenance: sentir qu’on a un attachement pour des personnes significatives, qu’on appartient à un groupe, qu’on a de la considération de la part des autres.
  2. Le besoin de compétence: sentir qu’on est efficace, sentir qu’on développe les habiletés pour gérer les sphères importantes de notre vie.
  3. Le besoin d’autonomie: sentiment qu’on a le contrôle sur notre vie, qu’on a des espaces pour s’exprimer et qu’on fait des choix cohérents avec notre personnalité.

Comment peut-on intégrer ces éléments dans notre quotidien chargé?

L’idée n’est pas de tout chambouler d’un coup, mais plutôt d’introduire de petits changements graduels. Par exemple, pour le sommeil, on peut commencer par établir une routine simple: prendre une douche relaxante, faire 10 minutes d’étirements doux, lire quelques pages d’un livre ou écouter un balado apaisant.

Pour répondre à nos besoins psychologiques fondamentaux, voici quelques pistes d’action.

Pour le besoin d’appartenance

Pour le besoin de compétence

  • On peut réfléchir aux domaines dans lesquels on ressent un sentiment de compétence, pas seulement au travail;
  • On peut chercher des occasions de développer de nouvelles habiletés;
  • On peut célébrer nos petites réussites quotidiennes.

Pour le besoin d’autonomie

  • On peut examiner nos choix quotidiens: les fait-on par obligation ou par conviction?;
  • On peut essayer de faire des choix plus cohérents avec nos valeurs;
  • On peut réfléchir à ce qui donne du sens à notre existence.

C’est aussi important de prendre du temps pour réfléchir à ce qu’on vit et à ce qu’on veut. On est souvent sur le pilote automatique, mais nous arrêter pour faire le point nous permet d’aligner notre quotidien sur nos valeurs et nos priorités actuelles.

Quels sont les obstacles fréquents au bien-être psychologique et comment les surmonter?

Changer, ce n’est pas facile!

Un obstacle majeur est la difficulté à implanter de nouvelles habitudes, que ce soit pour l’activité physique, l’alimentation ou le sommeil. Parce que, on va se le dire, c’est difficile! On essaie, ça ne marche pas et on se décourage. La clé est de commencer en douceur et de formuler des objectifs précis.

Pour établir des objectifs efficaces, il est essentiel de définir clairement ce qu’on veut changer et d’identifier notre motivation profonde. Plutôt que d’avoir le but vague de dormir plus, on pourrait se donner comme but: «Je veux établir une routine de sommeil en fixant mon heure de coucher à maximum 22 h.»

On n’oublie pas de célébrer chaque petite victoire et de voir les «échecs» comme des occasions d’apprendre et d’ajuster notre plan. C’est pourquoi c’est important de prévoir des solutions pour les obstacles potentiels. Par exemple, si je repousse souvent mon heure de coucher parce que je me retrouve à finaliser plusieurs tâches non réglées dans la journée, alors je peux établir le soir une liste de priorités et déterminer une plage horaire précise le lendemain pour les régler. Si un nouvel obstacle non anticipé se pointe à l’horizon, on ajuste notre plan!

On n’écoute pas nos émotions

Un autre obstacle est la tendance à éviter ou à engourdir nos émotions, surtout celles perçues comme négatives. On s’automédicamente avec la nourriture, l’alcool, les écrans…

Mais ces émotions sont porteuses d’informations précieuses. Il faut apprendre à s’en approcher doucement, notamment en prenant quelques minutes par jour pour simplement ressentir ce qui se passe en nous, sans jugement.

Quel est votre truc personnel lorsque vous vous sentez stressée ou déprimée?

Mon truc personnel, c’est le recours à la musique! Je mets de la musique forte, je chante à tue-tête et je m’active en même temps, par exemple en faisant du ménage intensément!

Ça me permet de libérer mes émotions d’une manière très physique qui me fait du bien. Si je sens que j’ai besoin de pleurer, je choisis une musique plus mélancolique qui me touchera. L’important est d’être en contact avec ses émotions et de les exprimer.

Ce qui m’amène à un point important: le plaisir! Il faut saupoudrer notre quotidien de petits moments de plaisir. Ça peut être aussi simple que de prendre le temps de savourer son café le matin ou d’admirer les fleurs pendant une marche. Ces petits moments de bonheur rechargent notre batterie émotionnelle et nous aident à faire face aux défis de la journée.

Il ne faut pas attendre d’avoir un week-end complet pour faire une activité qui nous fait du bien. On planifie ces moments de plaisir comme on planifierait une réunion importante.

Avez-vous un dernier conseil pour les gens qui nous lisent?

Il ne faut pas oublier que prendre soin de sa santé mentale, ce n’est pas égoïste, c’est essentiel. Tout comme on recharge notre téléphone régulièrement, on doit recharger notre batterie émotionnelle.

On prend le temps de s’arrêter, de réfléchir à ce qui est vraiment important pour nous. Il ne faut pas avoir peur de faire des «mises à jour» dans notre vie. Parfois, il faut laisser aller certaines choses pour faire de la place à ce qui correspond mieux à qui on est aujourd’hui.

Et on se rappelle que le contact avec la nature, même en milieu urbain, a un effet apaisant prouvé sur notre bien-être psychologique. Alors, on sort prendre l’air, on admire les arbres de notre quartier et on respire!


Merci à la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier pour sa collaboration à cet article.

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